La rédaction du P’tit Trailer a récemment eu l’occasion d’échanger quelques propos avec Yoann Stuck, ultra trailer français de renom. Nous l’avions déjà rencontré au cours d’une séance d’entraînement où Yoann avait partagé sa bonne humeur et son expérience quant à son approche du trail running.
Yoann, athlète de haut niveau, au look de « hipster » possède un palmarès assez éloquent avec notamment des places de 2ème en 2015 et 2016, 4ème en 2019 au 80 km de l’Ecotrail Paris ou cette place de 3ème obtenue à la 6000D de La Plagne en 2017 … Pour en savoir plus cliquer ici.
Yoann Stuck est aussi un coureur aux multiples facettes puisqu’il crée sa marque de vêtements outdoor : iamwoodstuck.
La rédaction a donc essayé d’en savoir un peu plus sur ce coureur, exemple pour ceux et celles qui veulent commencer à pratiquer un sport. Il montre de ce fait que rien est impossible …
LPT (Le P’tit Trailer) : Yoann, peux-tu commencer par te présenter brièvement pour ceux et celles qui ne te connaîtraient pas encore ?
YS : Yoann STUCK, j’ai 37 ans ; je vis à côté de Lyon, mais suis originaire d’un petit village du Vaucluse, Chateauneuf de Gadagne. Je vis en couple et suis papa d’une petite fille de bientôt 5 ans.
LPT : Comment as-tu découvert ce sport ? Depuis quand le pratiques-tu ?
YS : En arrêtant de fumer il y a bientôt dix ans, je me suis dit que si je ne voulais pas dépasser le quintal, il fallait que je mette à faire du sport. La course à pied m’a paru être le plus simple à mettre en place et je suis parti t-shirt en coton, short de foot et sneakers aux pieds faire mon premier footing…horrible.
LPT : On parle de toi comme un coureur atypique ? Es-tu d’accord avec ce qualificatif ? Et peux-tu nous en dire plus ?
YS : Sans doute car je n’ai pas fait d’athlétisme comme beaucoup depuis petit ou ado ; il y a 10 ans, je ne connaissais même pas la distance d’un marathon. Je suis arrivé là un peu par hasard, avec mon bagage d’ancien fumeur qui aime la bière, mange un peu n’importe comment et joue avec les réseaux sociaux… C’est sûr que ça change.
J’aime partager ce que je fais car justement, je montre que tout est possible si on s’en donne les moyens, n’en déplaise à certains parfois.
LPT : Peux-tu nous parler de tes entraînements ?
YS : Je m’entraine souvent tous les jours, parfois deux fois par jour, selon la prépa du moment.
Bien que j’affectionne les distances plutôt longues, le travail de vitesse est important ; ce n’est pas celles que je préfère ; je suis plus fan des séances de seuil pour être honnête. Mais je suis entraîné par Eric Lacroix, qui me connait bien et en qui je fais entièrement confiance pour la gestion de mon planning d’entrainement.
LPT: L’entrainement c’est bien, mais en course il faut aussi bien s’alimenter, tu es plutôt « fait maison » ou gel, barres de céréales… ?
YS : Alors, malgré le fait qu’on soit beaucoup dans le home made chez nous, j’ai la chance d’avoir trouvé une marque qui me convient bien en course, Meltonic et je ne prends que ça ; j’ai eu pas mal de soucis sur l’alimentation justement en course alors maintenant que j’ai trouvé ce qui me va, je ne change plus ! Leur gamme est large : gels, barres, boissons… et tout passe bien selon la distance et l’envie, je ne prends pas les mêmes produits.
LPT : Suis-tu un régime alimentaire particulier ?
YS : Je n’aime pas beaucoup le terme de régime que je trouve restrictif. En revanche, j’ai changé pas mal de choses car en course, j’ai eu tellement de soucis que je me suis penché plus sérieusement sur ce sujet. J’ai calmé le gluten, je mange beaucoup plus de « végétal », calmé le café et même parfois l’alcool. Par contre, si quelque chose me fait envie en temps normal, je sais me faire plaisir. J’ai appris à modérer en fait.
Après, ça va avec une volonté à la maison de manger mieux, local, bio, moins de viande etc… Donc ça s’est fait naturellement et facilement : tout le monde mange pareil à la maison, sinon, cela devient invivable pour tout le monde.
LPT : Pratiques-tu d’autres sports que la course à pied ou le trail ?
YS : Comme je le dis souvent, j’aime autant le vélo que la course à pied même si je pratique moins le vélo de route. J’ai également la chance d’avoir un vélo électrique qui me permet de pratiquer le vélo en altitude sur chemins, de monter avec mon Stand Up Paddle jusqu’à des lacs d’altitude. Tous les sports outdoor font envie.
LPT : Ces sports sont-ils complémentaires pour le trail ou les pratiques-tu pour le plaisir ?
YS : Je fais tout par plaisir sinon ça ne dure jamais bien longtemps. Le vélo est complémentaire de la course à pied oui, ça permet de dérouler, c’est un sport moins traumatisant aussi.
LPT : Quel est ton plus beau souvenir en course ?
YS : Mon premier marathon du Mont Blanc car c’était mon premier trail en montagne ; j’étais avec ma compagne et des amis et l’ambiance et les paysages m’ont de suite donné envie de faire du trail.
LPT : Peux-tu nous parler de tes objectifs sportifs pour l’année 2020 ?
YS : En Mars, l’Ecotrail de Paris pour ne pas changer 🙂
Puis le marathon des sables, course à étapes début Avril ; le Wings for Life, le Lavaredo et enfin la CCC devraient rythmer ma saison.
LPT : Peux-tu donner quelques conseils pour ceux ou celles qui désireraient commencer ce sport ?
YS : Y aller progressivement, ne pas brûler les étapes ni en fréquence, ni en distance. Se faire plaisir avant tout ; si on perd cette notion en s’entraînant, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
LPT : Nous avons appris à la rédaction que tu décidais de créer ta marque, peux-tu nous en dire un peu plus ?
YS : Alors la marque a en réalité plus de deux ans. On l’a appelée iamwoodstuck en référence au célèbre festival bien évidemment avec mon nom de famille. Cette marque représente pour moi l’illustration de mon changement de vie : esprit sain dans un corps sain. Savoir profiter de ce qui nous entoure avec positivisme.
On essaye aujourd’hui de prendre une direction plus responsable et écologique et on travaille là-dessus en proposant de plus en plus des produits bio, du made in France…
LPT : Comment t’est venue cette idée ? Qu’est-ce qui t’a décidé à te lancer dans l’aventure ?
YS : Au départ, j’ai fait une casquette pour le délire et puis l’envie est venue de faire un t-shirt, puis deux, puis une autre casquette et une gamme plus complète . Les gens ont bien répondu à cela, ça m’a fait tellement plaisir alors je continue. Nous avons un site marchand sur internet et nous sommes présents dans quelques magasins aussi.
LPT : S’agit-il d’une marque dédiée à la course à pied ?
YS : Non justement, plus lifestyle et outdoor que fermée sur la course à pied. C’est avant tout du fun, des good vibes, la passion de l’outdoor et l’envie par ce biais de rassembler une communauté autour des mêmes valeurs.
LPT : J’imagine que cette activité doit te prendre du temps, arrives-tu toujours à t’entraîner autant ?
YS : J’ai changé ma façon de travailler à la naissance de ma fille car justement, je me suis rendu compte que malgré ma volonté, tout conjuguer, sans mettre de côté personne ni ma passion, était impossible. Là, je m’organise comme je veux même si parfois, les journées sont plus fatigantes que les trainings.
Je suis aidé par ma compagne aussi qui travaille avec moi. Cela me permet de m’entraîner plus facilement sans passer mon temps à regarder ma montre.
Interview Ping-Pong, une question, un mot
Si je te dis ….
Un animal : Le chien, mon chien, la vie de rêve
Une couleur : Le noir, sobre et efficace
Une chanson : Sweet Child O’ Mine. Rock n’ Run
Un trail : La Western States car je rêve de la faire ; c’est une course historique en ultraruuning et atypique aussi
Un film : Forrest Gump, bien avant que je me mettes à la course à pied d’ailleurs. Ce film est très positif sur la vie et ses possibilités. J’aime l’optimisme de ce film
Un plat : Les pâtes carbonara
Un fruit : La jujube
Un fromage : Un mont d’or cuit au four et mis sur des pâtes !
Une bière : La Paix Dieu mais maintenant, pas tous les soirs
Yoann, la rédaction du « P’tit Trailer » se joint à moi pour te remercier d’avoir répondu à ces quelques questions. Nous te souhaitons la plus grande réussite dans tes objectifs sportifs et pour le développement de ta marque. Nous ne manquerons pas de te suivre … peut être lors de ta future première place à l’Ecotrail Paris cette année.